Discours sur l’état de l’Union 2025 de la Présidente von der Leyen
Bruxelles, le 10 septembre 2025
« Seul le texte prononcé fait foi »
Madame la Présidente Metsola,
Mesdames et Messieurs les Députés,
L’Europe se bat.
Elle se bat pour l’intégrité d’un continent en paix.
Pour une Europe libre et indépendante.
Pour nos valeurs et nos démocraties.
Elle se bat pour notre liberté et pour notre capacité à décider de notre propre destin.
Ne vous y trompez pas, il y va de notre avenir.
Je me suis longuement demandé si je devais commencer ce discours sur l’état de l’Union par un constat aussi sombre.
Car il est vrai que nous, Européens, ne sommes pas habitués à nous exprimer de cette façon, et que cela nous met mal à l’aise.
Car notre Union est fondamentalement un projet de paix.
Mais le fait est que le monde d’aujourd’hui ne pardonne rien à personne.
Et nous ne pouvons pas faire abstraction des difficultés que les Européens rencontrent au quotidien.
Ils sentent la terre trembler sous leurs pieds.
Ils s’aperçoivent que plus ils travaillent, et plus leur vie est difficile.
Ils ressentent les effets de la crise qui sévit dans le monde entier.
Ils souffrent du coût de la vie qui augmente.
Ils subissent le rythme effréné des changements dans leur vie et dans leur carrière.
Et ils s’inquiètent de la spirale ininterrompue d’événements qui leur sont présentés dans les médias, des scènes dévastatrices de guerre à Gaza aux bombardements incessants de la Russie sur l’Ukraine.
Il est tout simplement impossible d’attendre tranquillement que la tempête passe.
Nous avons bien vu cet été que la nostalgie n’est plus de mise.
Les lignes de front d’un nouvel ordre mondial basé sur la force se dessinent en ce moment même.
Donc, oui, l’Europe doit se battre.
Elle doit défendre sa place dans un monde où nombre de grandes puissances adoptent une attitude ambiguë à l’égard de l’Europe, lorsqu’elles ne lui sont pas ouvertement hostiles.
C’est un monde où règnent les ambitions et les guerres impérialistes.
C’est un monde dans lequel les dépendances sont instrumentalisées sans pitié.
C’est pour toutes ces raisons qu’une nouvelle Europe doit émerger.
Mesdames et Messieurs les Députés,
L’Europe doit prendre son indépendance.
Je suis convaincue que c’est la mission de notre Union.
Elle doit prendre elle-même en charge sa défense et sa sécurité.
Elle doit maîtriser les technologies et les énergies qui nourriront nos économies.
Nous devons décider dans quelle société et dans quelle démocratie nous voulons vivre.
La mission de l’Europe est de s’ouvrir sur le monde et de choisir quels partenariats elle souhaite nouer avec ses alliés, anciens et nouveaux.
Enfin, l’Union européenne doit disposer de la liberté nécessaire et du pouvoir de choisir son propre destin.
Et nous savons que nous en sommes capables.
Parce qu’ensemble, nous avons montré ce qu’il est possible d’accomplir lorsque nous partageons la même ambition, la même unité et le même sentiment d’urgence.
J’ai entendu un nombre incalculable de fois que l’Europe était incapable de faire ceci ou de faire cela.
Pendant la pandémie. Ou concernant le plan de relance. La défense. Le soutien à l’Ukraine. La sécurité énergétique.
Et la liste est encore longue.
À chaque fois, l’Europe s’en est tirée en restant unie.
C’est ce que nous devons faire, encore une fois.
Ainsi, Mesdames et Messieurs les Députés, la question est simple.
L’Europe aura-t-elle le courage de se battre?
Est-elle suffisamment unie pour cela? Le sentiment d’urgence est-il suffisamment grand?
Disposons-nous de la volonté et des compétences politiques nécessaires pour parvenir à un compromis?
Ou allons-nous simplement nous battre entre nous?
Nous laisserons-nous paralyser par nos divisions?
C’est à cette question que chacun d’entre nous doit répondre, chaque État membre, chaque député, et chaque commissaire.
Chacun d’entre nous.
Le choix, pour moi, est très clair.
C’est pourquoi mon discours aujourd’hui parle d’unité.
D’unité entre les États membres.
Entre les institutions de l’UE.
Et entre les forces démocratiques pro-européennes de cette assemblée.
Je suis ici aujourd’hui, et le collège entier avec moi, prête à rendre cela possible avec vous.
Nous sommes prêts à renforcer la majorité démocratique pro-européenne.
Car c’est la seule qui puisse répondre aux attentes des Européens.
Mesdames et Messieurs les Députés,
C’est pour l’indépendance et la liberté que se bat aujourd’hui le peuple d’Ukraine.
Le peuple auquel appartiennent Sacha et sa grand-mère.
Sacha avait seulement 11 ans lorsque les Russes ont attaqué.
Lui et sa mère se sont réfugiés dans une cave, dans leur ville de Marioupol.
Un matin, ils sont sortis pour chercher à manger.
C’est là que les feux de l’enfer se sont déchaînés.
Ils ont été pris sous une averse de bombes russes, de même que leurs voisins, des civils comme eux.
Tout est devenu sombre, et Sacha a senti son visage le brûler.
Il avait reçu un éclat d’obus juste sous l’œil.
En quelques jours, les soldats russes ont envahi la ville.
Ils ont conduit Sacha et sa mère dans ce qu’ils appellent un camp de filtration.
Puis Sacha a été emmené.
On lui a dit qu’il n’avait pas besoin de sa mère.
Qu’il allait partir en Russie et qu’il aurait une mère russe.
Un passeport russe.
Un nom russe.
Sacha a été envoyé dans la ville occupée de Donetsk.
Mais il ne s’est pas laissé abattre.
Au cours d’une halte, alors qu’ils étaient en route, il a demandé à un inconnu de lui prêter son téléphone.
Il a appelé sa grand-mère Lioudmila, qui vivait en zone libre, en Ukraine.
«Babouchka, ramène-moi à la maison!»
Sa grand-mère n’hésita pas une seconde.
Ses amis lui ont dit que c’était une folie.
Mais Lioudmila a déplacé des montagnes pour le retrouver.
Avec l’aide du gouvernement ukrainien, elle a traversé la Pologne, la Lituanie, la Lettonie, la Russie, puis elle est arrivée en Ukraine occupée.
Elle a récupéré Sacha.
Et en reprenant le même long chemin, elle l’a ramené en sécurité.
Mais leurs cœurs restent brisés.
Ils se battent chaque jour pour retrouver la mère de Sacha, coincée quelque part par la guerre brutale menée par la Russie.
J’aimerais remercier Sacha et Lioudmila pour m’avoir permis de partager leur histoire.
Je suis émue qu’ils soient ici avec nous aujourd’hui.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Je vous invite à vous joindre à moi pour rendre hommage à Sacha, à Lioudmila,
et à la lutte acharnée que mène l’Ukraine pour sa liberté.
Malheureusement, Sacha est loin d’être un cas unique.
Il y a des dizaines de milliers d’autres enfants ukrainiens dont le sort reste incertain.
Ils sont piégés. Menacés. Ils doivent renoncer à leur identité.
Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir les enfants d’Ukraine.
C’est pourquoi je peux vous annoncer que je vais organiser, aux côtés de l’Ukraine et d’autres partenaires, un sommet de la coalition internationale pour le retour des enfants ukrainiens.
Tous les enfants ukrainiens enlevés doivent être rendus!
Mesdames et Messieurs les Députés,
Il faut que cette guerre se termine par une paix juste et durable pour l’Ukraine.
Parce que la liberté de l’Ukraine est la liberté de l’Europe.
Les scènes auxquelles on a assisté en Alaska étaient difficilement acceptables.
Mais à peine quelques jours plus tard, les dirigeants européens se sont rendus à Washington pour soutenir le président Zelensky et obtenir des engagements.
De réels progrès ont été accomplis depuis lors.
La semaine dernière, 26 pays de la coalition des volontaires se sont déclarés prêts à participer à une force de réassurance en Ukraine ou à contribuer financièrement — dans le contexte d’un cessez-le-feu.
Nous continuerons à soutenir tous les efforts diplomatiques visant à mettre un terme à cette guerre.
Mais nous avons tous été témoins de ce que la Russie entend par «diplomatie».
Poutine refuse de rencontrer le président Zelensky.
La semaine dernière, la Russie a lancé le plus grand nombre de drones et de missiles balistiques jamais employés dans une seule attaque.
Hier, un village de la région de Donetsk a subi une attaque par missile ciblant des personnes qui faisaient la queue pour toucher leur retraite.
Plus de vingt d’entre elles ont été tuées.
Et aujourd’hui même, nous avons assisté à une violation imprudente et sans précédent de l’espace aérien polonais et européen par plus de dix drones russes.
L’Europe se tient pleinement solidaire aux côtés de la Pologne.
Le message de Poutine est clair.
Et notre réponse doit l’être tout autant.
Nous devons faire davantage pression sur la Russie pour l’amener à la table des négociations.
Nous devons alourdir les sanctions.
Nous travaillons actuellement à l’élaboration du 19e paquet de sanctions, en coordination avec nos partenaires.
Nous étudions notamment les moyens d’éliminer plus rapidement les importations de combustibles fossiles, la question de la flotte fantôme et celle des pays tiers.
Parallèlement, l’Ukraine a besoin d’un soutien accru.
Aucun contributeur n’a fait autant que l’Europe.
À ce jour, notre aide militaire et financière atteint près de 170 milliards d’euros.
Mais il en faudra davantage.
Et les contribuables européens ne doivent pas être les seuls à porter cet effort.
Cette guerre est celle de la Russie. C’est donc à la Russie de payer.
C’est pourquoi il nous faut travailler d’urgence à une nouvelle solution pour financer l’effort de guerre de l’Ukraine à partir des avoirs russes gelés.
Grâce aux soldes de trésorerie associés à ces actifs russes, nous pouvons accorder à l’Ukraine un prêt de réparation.
On ne touchera pas aux actifs eux-mêmes.
Et le risque devra être supporté collectivement.
L’Ukraine ne remboursera le prêt qu’une fois que la Russie aura payé les dommages de guerre.
Ces fonds soutiendront l’Ukraine dès aujourd’hui.
Mais ils seront aussi déterminants à moyen et à long terme pour assurer la sécurité de l’Ukraine.
Par exemple en finançant des forces armées ukrainiennes puissantes, qui constituent le premier niveau des garanties de sécurité.
Nous allons proposer un nouveau programme,
que nous appelons «Avantage militaire qualitatif».
Il soutiendra les investissements dans les capacités des forces armées ukrainiennes.
Prenons l’exemple des drones.
Avant la guerre, l’Ukraine n’en avait pas.
Aujourd’hui, c’est l’emploi qu’elle fait des drones qui cause plus des deux tiers des pertes d’équipements russes.
Ce n’est pas seulement un avantage sur le champ de bataille.
C’est un rappel du pouvoir de l’ingéniosité humaine dans nos sociétés ouvertes.
Cependant, la Russie rattrape rapidement son retard, grâce aux drones Shahed de conception iranienne.
Et elle profite de l’avantage d’une production industrielle de masse.
Rien que pendant la nuit de samedi, la Russie a envoyé 800 drones vers l’Ukraine.
L’ingéniosité de l’Ukraine a ouvert une une porte pour sa défense.
Mais de l’autre côté, la force industrielle brute menace de refermer cette porte.
Nous pouvons mettre notre puissance industrielle au service de l’Ukraine pour contrer cette guerre des drones.
Nous pouvons contribuer à transformer l’ingéniosité ukrainienne en avantage sur le champ de bataille — et en industrialisation commune.
C’est la raison pour laquelle je peux également annoncer que l’Europe va accélérer le versement de 6 milliards d’euros des prêts ERA et conclure une «alliance des drones» avec l’Ukraine.
L’Ukraine a déjà l’ingéniosité.
Ce dont elle a besoin à présent, c’est d’une production à grande échelle.
Ensemble, nous pouvons la fournir: pour que l’Ukraine conserve son avantage, et pour que l’Europe renforce le sien.
Mesdames et Messieurs les Députés,
L’économie de guerre de Poutine continuera même si la guerre cesse.
Cela signifie que l’Europe doit être prête à assumer la responsabilité de sa propre sécurité.
Bien sûr, l’OTAN restera toujours essentielle.
Mais seule une posture de défense européenne forte et crédible peut garantir notre sécurité.
Et nous avons accompli des progrès historiques ces dernières années pour bâtir notre Union européenne de la défense.
Au début de cette année, nous avons lancé le plan «Préparation à l’horizon 2030» qui pourrait mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros d’investissements dans le domaine de la défense.
Cela inclut le programme SAFE, désormais prêt à fournir 150 milliards d’euros pour des achats communs.
Dix-neuf États membres ont déjà soumis une demande.
Le programme est complètement souscrit.
C’est une bonne nouvelle.
Nous travaillons aussi à accorder une prime à ceux qui soutiennent l’Ukraine ou achètent du matériel ukrainien.
C’est une aide financière d’urgence face à un besoin urgent.
La semaine dernière, j’ai pu le constater de mes propres yeux en visitant les États membres en première ligne.
Ce sont eux qui connaissent le mieux la menace russe.
Et sans aucun doute: le flanc oriental de l’Europe protège toute l’Europe.
De la mer Baltique à la mer Noire.
C’est pourquoi nous devons investir pour le soutenir avec un Eastern Flank Watch.
Cela signifie doter l’Europe de moyens stratégiques indépendants.
Nous devons investir dans la surveillance spatiale en temps réel afin qu’aucun mouvement de forces ne passe inaperçu.
Nous devons répondre à l’appel de nos amis baltes et bâtir ce mur de drones.
Ce n’est pas une ambition abstraite.
C’est le fondement d’une défense crédible.
Une capacité européenne développée, déployée et entretenue conjointement, réactive en temps réel, sans aucune ambiguïté sur nos intentions.
L’Europe défendra chaque centimètre carré de son territoire.
Dans tous les pays que j’ai visités, j’ai entendu le même message: il n’y a pas de temps à perdre.
Donc lors du prochain Conseil européen, nous présenterons une feuille de route claire.
Pour lancer de nouveaux projets communs en matière de défense.
Fixer des objectifs précis pour 2030.
Et créer un Semestre européen de la défense.
2030, c’est demain.
Et c’est aujourd’hui que l’Europe doit se préparer.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Parler d’indépendance, c’est parler des choix à faire pour notre destin.
C’est pour ces choix que l’Ukraine se bat.
Et c’est ce que tous les Européens méritent.
Parce que l’Europe, c’est une idée — l’idée de liberté et de force mutuelle.
C’est l’idée qui a porté la génération de l’après-1989.
Quand l’Est et l’Ouest se sont réunis.
Et elle est aussi puissante aujourd’hui qu’elle l’était à l’époque.
C’est pour cela que nous rapprochons de notre Union les futurs États membres.
En investissant. En soutenant les réformes. En assurant l’intégration dans le marché unique.
Nous devons maintenir le rythme dans ce processus fondé sur le mérite.
Parce que seule une Europe unie — et une Europe réunie — peut être une Europe indépendante.
Une Union plus vaste et plus forte est une garantie de sécurité pour nous tous.
Et parce que pour l’Ukraine, pour la Moldavie et pour les Balkans occidentaux, l’avenir est au sein de notre Union.
Faisons de la prochaine réunification de l’Europe une réalité!
Mesdames et Messieurs les Députés,
Ce qui se passe à Gaza a ébranlé la conscience du monde.
Des personnes qui sont tuées alors qu’elles quémandent de quoi manger.
Des mères qui portent dans leurs bras des bébés sans vie.
Ces images sont tout simplement catastrophiques.
Je veux donc commencer par un message très clair:
la famine causée par l’homme ne peut jamais servir d’arme de guerre.
Pour le bien des enfants, pour le bien de l’humanité — il faut que cela cesse.
Cela s’inscrit également dans le cadre d’un glissement plus systématique qui s’opère ces derniers mois et qui est tout simplement inacceptable.
Nous avons vu comment l’Autorité palestinienne a été financièrement étouffée.
Les projets de colonisation dans la zone dite «E1», par lesquels la Cisjordanie occupée serait pour ainsi dire coupée de Jérusalem-Est.
Les actes et les déclarations des ministres les plus extrémistes du gouvernement israélien qui incitent à la violence.
Tout cela témoigne d’une tentative claire de saper la solution à deux États.
De saper la vision d’un État palestinien viable, et nous ne devons pas laisser une chose pareille se produire.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Il m’est véritablement douloureux de prononcer ces mots.
Et je sais qu’il est tout aussi douloureux pour beaucoup de citoyens de voir l’Europe incapable de se mettre d’accord sur une trajectoire commune.
Nos citoyens se demandent jusqu’à quel point la situation doit empirer avant qu’une réponse unie soit apportée.
Et je le comprends.
Parce que ce qui se passe à Gaza est inacceptable.
Et parce que l’Europe doit montrer la voie — comme elle l’a fait auparavant.
Notre soutien financier et notre aide humanitaire dépassent de loin ceux de tout autre partenaire.
Notre engagement en faveur d’une Autorité palestinienne viable préserve la viabilité d’une solution à deux États.
Et nous devons exhorter d’autres partenaires à intensifier également leur soutien de toute urgence, dans la région et au-delà.
Néanmoins, certes, l’Europe doit faire davantage.
De nombreux États membres ont pris les devants isolément.
De notre côté, nous avons proposé de suspendre une partie de notre financement Horizon.
Mais notre proposition est bloquée faute de majorité.
Nous devons résoudre ce problème.
Nous ne pouvons pas nous permettre de rester dans l’impasse.
C’est la raison pour laquelle je proposerai un train de mesures visant à tracer une voie à suivre.
Premièrement, la Commission fera tout ce qui est en son propre pouvoir.
Nous suspendrons notre soutien bilatéral à Israël.
Nous cesserons tous les paiements dans ces domaines, sans compromettre notre travail avec la société civile israélienne ou avec Yad Vashem.
Deuxièmement, nous soumettrons deux autres propositions au Conseil.
Nous proposerons des sanctions à l’encontre des ministres extrémistes et des colons violents.
Nous proposerons également une suspension partielle de l’accord d’association sur les questions liées au commerce.
Je suis consciente qu’il sera difficile de recueillir des majorités.
Et je sais que pour certains, ce sera trop,
et pour d’autres, pas assez.
Mais nous devons tous assumer nos propres responsabilités — Parlement, Conseil et Commission.
Troisièmement, le mois prochain, nous mettrons en place un groupe des donateurs pour la Palestine — y compris un instrument spécifique pour la reconstruction de Gaza.
Il s’agira d’un effort international mené avec des partenaires régionaux.
Il s’appuiera sur la dynamique de la conférence de New York organisée par la France et l’Arabie saoudite.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Je suis une amie de longue date du peuple israélien.
Je sais combien les attaques atroces perpétrées le 7 octobre par des terroristes du Hamas ont ébranlé la nation jusque dans ses fondements.
Cela fait maintenant plus de 700 jours que les personnes prises en otage le 7 octobre sont détenues par des terroristes du Hamas.
Soit 700 jours de douleur et de souffrance.
Jamais il ne pourra y avoir de place pour le Hamas — ni aujourd’hui ni à l’avenir.
Parce que ce sont des terroristes qui veulent détruire Israël.
Et ils terrorisent également leur propre peuple.
Dont ils font leur prochain otage.
L’objectif de l’Europe a toujours été le même.
Une véritable sécurité pour Israël et un présent et un avenir sûrs pour tous les Palestiniens.
Cela signifie que les otages doivent être libérés.
Qu’il faut que l’ensemble de l’aide humanitaire bénéficie d’un accès illimité.
Et qu’il faut qu’un cessez-le-feu immédiat soit observé.
Mais, à plus long terme, le seul plan de paix réaliste est un plan fondé sur deux États.
Une cohabitation dans la paix et la sécurité.
Dans laquelle sont garantis la sécurité d’Israël, la viabilité de ‘l’Autorité palestinienne et l’éradication du fléau du Hamas.
C’est ce que l’Europe a toujours défendu.
Et il est temps d’unir nos forces pour en faire une réalité.
Mesdames et Messieurs les Députés,
L’indépendance de l’Europe dépendra de sa capacité à affronter la concurrence en ces temps troublés.
Nous avons tout ce qu’il faut pour prospérer ici, en Europe — de notre marché unique à notre économie sociale de marché.
Mais nous savons que de fortes turbulences économiques et géopolitiques se font sentir.
Et nous avons vu qu’il était possible que nos dépendances soient utilisées contre nous.
C’est pourquoi nous investirons massivement dans le numérique et les technologies propres.
Cela passera par notre futur Fonds pour la compétitivité et par le doublement du budget alloué à notre programme Horizon Europe pour la recherche et l’innovation.
Nous nous attaquons aux principaux obstacles recensés dans le rapport Draghi — de l’énergie aux capitaux, des investissements à la simplification.
Nous avons mené des dialogues stratégiques avec des représentants de secteurs essentiels: de l’automobile aux produits chimiques, de l’acier aux produits pharmaceutiques, de la défense à l’agriculture.
Dans chaque secteur, le message est le même.
Pour protéger les emplois, nous devons faciliter la vie des entreprises en Europe.